Polyandrie = une femme mariée à plusieurs hommes
Polygynie = un homme marié à plusieurs femmes
Polygamie = polygynie + polyandrie
La polyandrie est-elle le pendant féminin de la polygynie? La femme est-elle gagnante dans une telle union? Y-a-t-il des avantages?
Les points communs. Dans une étude américaine datant de 2012, Starkweather et son collègue Raymond Hames, professeur d’anthropologie de l’université du Nebraska, ont étudié 52 groupes de population dans lesquels on retrouve traditionnellement de la polyandrie. Ils y ont trouvé des phénomènes similaires. Le nombre d’hommes est supérieur à celui des femmes. Les hommes ont un taux de mortalité supérieur à celui des femmes dû aux activités de pêche de chasse ou dû aux rivalités qui mènent à des guerres. Les pères peuvent aussi être absents pour raison économique. Les sociétés pratiquant la polyandrie sont de petite taille et égalitaristes.
En Asie. Dans presque la moitié des sociétés étudiées, le premier mari avait un lien familial étroit avec les autres maris. En effet, au Népal, au Tibet et en Inde, les lois sur l’héritage font que les hommes doivent se partager les terres des parents décédés. Du coup, certaines parcelles sont si petites qu’elles ne peuvent servir à nourrir toute une famille. Alors, si les frères marient une même femme, les terres familiales resteront intactes. Dans les sociétés pratiquant la polyandrie, les frères les plus jeunes subviennent aux besoins de la famille en l’absence du frère aîné considéré comme le mari principal.
En Afrique. Le magazine Afrikmag nous parle du royaume Kuba en République démocratique du Congo. L’« épouse du village », comme elle est appelée, est fiancée dès le bas âge à plusieurs hommes du villages. Ces derniers peuvent déjà avoir des femmes, cela n’empêche qu’ils s’engagent avec la nouvelle. Plus tard, au moment de la lune de miel, elle couche avec un homme différent dans sa hutte toutes les deux nuits et, peut pendant la journée avoir des relations avec tout autre homme du village. À la fin de la lune de miel, elle se voit attribuer un nombre limité de maris pouvant aller jusqu’à cinq. Parce qu’elle ne cuisine pas, elle mange la nourriture envoyée à ses maris par leurs mères ou leurs épouses. « L’épouse du village » peut avec le temps se séparer de certains de ses maris jusqu’à n’en garder que deux ou trois.
Son enfant est appelé mwanababola, ce qui veut dire enfant du village parce que dit-on, il appartient à tous les hommes.
Il faut noter que l’apanage d’être d’une « épouse du village » est réservé à seulement une dizaine des femmes Lele. Elles sont capturées ou forcées dès le bas âge. Les autres types d’union dans la communauté Kuba sont pour la plupart des mariages polygyniques (un homme marié à plusieurs femmes).

Un leurre patriarcale. Pas si sûr que les femmes y trouvent leur compte. Dans les sociétés pratiquant la polyandrie, c’est bel et bien la femme qui doit se soumettre aux lois patriarcales pour cause économique ou par abus de pouvoir. Contrairement à la polygynie, les hommes mariés ont eux-mêmes d’autres femmes qui assureront tâches ménagères et autres besognes.
Dans bien des cas, la femme n’est pas libre de contracter ces unions. Soit à cause de son jeune âge ( mariage forcée) , soit à cause de la pression/tradition qui s’exerce sur elle. Et une question demeure. Lui laisse-t-on le droit de refuser les rapports sexuels avec « ses » maris?
Un avantage? L’étude américaine montre que la polyandrie permet une bonne prise en charge des enfants de la mère en cas de disparition du père biologique.
En Occident. La polyandrie est un tabou dans les sociétés occidentales telles que les États-Unis. La polyandrie en tant que telle (mariage) est illégale. Les chercheurs américains démontrent tout de même que les aides financières gouvernementales jouent le même rôle que celui que joueraient plusieurs maris. En effet, les maris supplémentaires assurent à la femme le bien être de ses enfants en cas de disparition du père biologique. Rappelons qu’aux États-Unis, les femmes bénéficiant de ces aides gouvernementales (welfare) sont généralement pauvres et vivent dans la précarité ce qui est loin d’être une position confortable pour les enfants.
Finalement polygamie et polyangrie, il semble que l’important ce soit le réel épanouissement des époux et épouses dans ces unions. Et non pas une union contractée par obligation économique, sociale, religieuse ou familiale. Le polyamour à la rigueur est probablement une forme d’union plus sincère
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