Dénoncer l’hypersexualisation n’a rien de nouveau. En 2012 déjà, le gouvernement français demandait un rapport sur ce phénomène.
Il existe plusieurs définitions de l’hypersexualisation. En voici une issue d’un centre de recherche canadien. «l’hypersexualisation consiste à donner un caractère sexuel à un comportement ou à un produit qui n’en a pas en soi. C’est un phénomène de société selon lequel de jeunes adolescentes et adolescents adoptent des attitudes et des comportements sexuels jugés trop précoces. Elle se caractérise par un usage excessif de stratégies axées sur le corps dans le but de séduire et apparaît comme un modèle de sexualité réducteur, diffusé par les industries à travers les médias, qui s’inspire des stéréotypes véhiculés par la pornographie : homme dominateur, femme-objet séductrice et soumise.». (Centre de recherche et d’information des organisations de consommateurs, 2011)
Ce phénomène a pris de l’ampleur avec l’avènement des réseaux sociaux. Mais le combattre n’est pas chose aisée. Il y a 3 pièges à éviter.
Ne se focaliser que sur les filles
Dans cette hypersexualisation, on parle souvent des petites filles qui jouent aux « petites femmes » mais on oublie aussi de parler de ces petits garçons qui vont jouer aux « petits hommes » et adopter tous les comportements liés à la masculinité toxique.
De nos jours, certains petits garçons, influencés notamment par les codes de la pornographie, ( 80% des enfants de 11 ans ont vu une image pornographique) imposent une vision de la relation dans laquelle la fille n’est perçue que comme un objet de plaisir. Nombreuses sont les filles qui sont victimes de violence à caractère sexuel, qui se forcent à faire des actes pour combler les désirs masculins.
Interdire aux filles de sortir
Face à cette hypersexualisation, on est vite tenté d’interdire aux filles de sortir, d’avoir une vie sociale.
Ce n’est pourtant pas la solution. Un enfant se construit aussi au contact des autres. Il a besoin de s’épanouir, de sortir avec ses camarades. C’est pourquoi il est nécessaire, en tant que parents, de connaître les fréquentations de vos enfants et de parler à votre enfant.
Priver un enfant de vie sociale amènera l’enfant à mentir à faire les choses en douce. Quoiqu’il en soit votre enfant doit avoir une vie sociale au-delà des 4 murs de sa chambre.
Ne pas parler de sexualité
Parler de sexualité peut faire peur à certains parents dans cette société où la sexualité est souvent réduite aux codes de la pornographie.
Ce qu’il faut savoir c’est que la sexualité ce n’est pas que l’acte sexuel et la contraception. La sexualité c’est la psychologie, les émotions aussi. C’est aussi de cela qu’il faut parler à votre enfant.
Le respect, l’affirmation de soi ( savoir dire non) et l’estime de soi sont des préalables à toute relation amoureuse ou non. On ne peut pas se faire respecter sinon. Ce sont des choses qui doivent être apprises aux enfants et adolescents.
Ecouter ses émotions et son ressenti est aussi une chose importante à transmettre à son enfant. » Si je me sens mal, c’est que je dois arrêter ou partir. » L’adolescent doit apprendre à s’écouter, à respecter son propre ressenti et à agir en conséquence. Il n’a pas à se forcer à subir des situations déplaisantes.
En ce qui concerne l’acte sexuel, il faut partir des questions de l’adolescent pour respecter son rythme. On a tendance à croire que de nos jours les jeunes ont tout vu, tout entendu. Peut-être, mais ce sont des enfants. Il y a des choses qu’ils n’ont pas envie d’entendre et il faut le respecter. C’est pourquoi, il est nécessaire de pouvoir avoir des dialogues avec son ado pour le connaître et ne pas le choquer avec des informations qu’il ne souhaite pas entendre. D’un autre côté, il faut essayer de répondre honnêtement à ses questions.
Cela dit, il est nécessaire de poser des limites en tant que parents en fonction de l’éducation que vous donnez. Dans tous les cas, aucun enfant ne doit visionner de pornographie. La pornographie n’est pas un support éducatif.