Fatou Bensouda est procureure générale pour la CPI ( Cour Pénale Internationale) de La Haye depuis 2012. Cette cour, créée en 2002 par les Nations Unies, traduit en justice les responsables de crimes contre l’humanité. Tous les pays des Nations Unies ont donné leur accord pour la création de cette institition sauf quelques-uns dont la Russie et les États-Unis.
Engagée dans ses fonctions, Maître Bensouda a décidé d’ouvrir une enquête contre les États-Unis pour crime de guerre et crime contre l’humanité en Afghanistan. Nul besoin de dire que cela a fortement déplu à l’administration Trump qui depuis fait tout son possible pour nuire à Mme Bensouda.

Dans un premier temps, la procureure a été interdite de visa aux U.S.A. Et le 2 septembre 2020, le secrétaire d’État, Mike pompeo, a donc décidé de passer à l’étape supérieure et a gelé les avoirs des hauts fonctionnaires de la CPI les accusant de représenter « une institution brisée et corrompue ». La procureure générale se voit dont sanctionner par Washington. Mais l’audace des États-Unis ne s’arrêtent pas là. L’administration menace aussi de sanctions toute personne qui aidera matériellement les procureurs sanctionnés.
Les États-Unis montrent ici que le rapport de force n’a pas changé. Alors que de nombreux chefs d’États Africains ont été traînés bon gré ou malgré devant la CPI sans pouvoir y échapper, de grandes puissances telles que les États-Unis peuvent s’offrir le luxe de sanctionner les procureurs qui enquêtent contre eux. On se souvient du procès de Laurent Gbagbo devant les juges de la CPI. Il sera finalement acquitté.
Les Africains sont-ils les seuls à pouvoir être jugés? La Justice existe-t-elle réellement?
La CPI condamne ces sanctions dans un communiqué mais arrivera-t-elle à traîner la plus grande puissance du monde devant les tribunaux internationaux. On peut toujours rêver…
