
Article tiré du magazine « The Root ».
Les Afro-américains continuent d’être frappés durement par le coronavirus et à mourir de manière inquiétante.
Deborah Gatewood en est un triste exemple. Âgée de 63 ans, elle était infirmière dans le Michigan, à l’hôpital Beaumont. Elle est morte, ce 20 avril 2020, à cause du covid-19.
Aujourd’hui, sa fille se confie et dénonce la manière déplorable dont le personnel soignant s’est comporté avec sa mère. En effet, sa mère est allée à l’hôpital 4 fois pour avoir de l’aide et à chaque on l’a renvoyé chez elle. Pourtant, il s’agit de l’hôpital dans lequel la défunte a travaillé pendant 31 ans.

Gatewood s’est rendu par ses propres moyens aux urgences de l’hôpital Beaumont, à Farmington Hills, le 18 mars dernier. Elle a demandé à être testée mais on l’a renvoyée chez elle. « Ils ont dit qu’elle n’avait pas de symptômes assez sévères donc qu’ils n’allaient pas la tester » témoigne Kaila Corrothers, la fille unique de la défunte. « Ils lui ont dit de rester à la maison et de se reposer. » ~NBC NEWS
Le jour suivant, Deborah Gatewood est retournée à l’hôpital dans l’espoir d’être testée. Selon les dires de sa fille, le personnel soignant a admis qu’elle présentait effectivement des symptômes de covid-19 mais là encore on a conseillé à Deborah de prendre des médicaments contre la toux et de se reposer.
À la fin du mois de mars, après être retournée à l’hôpital encore 2 fois supplémentaires, Deborah est retrouvée inconsciente dans son lit.
Sa fille décide donc de l’emmener à l’hôpital mais pas celui où travaillait sa mère. Dans cet autre hôpital, Déborah sera testée positive au coronavirus. Les examens montreront qu’elle a développé une pneumonie des 2 poumons. Malgré la prise en charge (intubation), les reins de Deborah ne tiendront pas. Le 20 avril, elle décède. Elle était à 2 ans de sa retraite.

« Elle aura été la meilleure infirmière et la meilleure mamie » a confié sa fille.
De son côté, l’hôpital affirme avoir fait le nécessaire comme pour tous les patients.
Les inégalités systémiques et les préjugés dus à la suprématie blanche laissent les Afro-americains payer un lourd tribu dans cette épidémie de coronavirus.